|
L U T H E R I E
(suite)
Une quarantaine d'instruments à cordes, d'époque médiévale, réalisés d'après des documents anciens : luths ( cistres, guiternes, rebecs, vièles, archi-cistre, archi-luth...), cithares ( tambourins béarnais, trompettes marines, psaltérions, aile bohémienne...) lyres et harpes.
De luth en cithare, la passion de créer.
Peu à peu, au gré des lectures et des mes tâtonnements, des rencontres, des échecs, des petites joies, tout un éventail d'instruments à cordes, médiévaux pour la plupart, ont envahi notre maison, et depuis nous accompagnent de concerts en expositions. |
|
|
L'essentiel de la conception d'un instrument (proportions, résonnances, matériaux) m'a été enseigné par la lecture d'anciens ouvrages, notamment "L'harmonie universelle", écrite en vieux français en 1636 par Marin MERSENNE. |
Je ne perds pas de vue que ces intruments, populaires à cette époque-là, étaient fabriqués par des gens simples : "le vielleux", "le violonneux", "le jongleur" (jouglaïre) qui taillaient eux-mêmes leur bois, filaient leurs cordes et utilisaient leur produit fini. C'est cette démarche qui me tient à coeur. L'envie de voir naître un instrument vient parfois simplement de la forme d'une planche, des veines du bois, des noeuds préfaçant la future rosace... Bref, une émotion devant le matériau brut, et noble à la fois. |
|
|
Sont-ils beaux ces instruments? Certainement pas comme ceux réalisés par des luthiers professionnels. Mais ils sont accessibles au public, aux enfants qui s'émerveillent de pouvoir en jouer, de les toucher, de les faire vibrer...Sont-ils comme leurs ancêtres? Qui pourrait le nier ou l'affirmer? Chaque faiseur d'instrument, le citoleur et autres, n'étant pas forcément au courant de ce qui se faisait ailleurs, donnait à son objet l'esprit et l'émotion qui lui étaient personnels. |
Les miens soulignent nos paroles et chantent dans ces modes musicaux oubliés. C'était déjà et surtout leur rôle au temps jadis.
Yves Chiavassa
|
|
"Chanter est une nécessité vitale qui nous emplit le coeur, le corps et l'âme, car le chant est générosité", déclarent en souriant ces visiteurs du soir, venus de toujours et d'ailleurs, et dont la devise est :
" La liberté, c'est le devoir de créer, pas le pouvoir de détruire."
Les photos sont de Pauline Michel, photographe à Correns (Var) |
|